EO
De :
Avec Isabelle Huppert, Sandra Drzymalska, Lorenzo Zurzolo...
Durée: 1h27
Place réservée A6 et A7 (donc réservez à côté !)
Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais et fait l’expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.
Le cinéaste de Deep End (1970) et du Cri du Sorcier (1978) nous invite dans une expérience unique : suivre les tribulations d’un âne à travers ses yeux. Pour son retour, Jerzy Skolimowski réalise une fresque à la fois écologique, animaliste et cinéphilique qui a obtenu le Prix du Jury (ex-aequo) et la mention spéciale du Prix des Cinémas Art et Essai au Festival de Cannes 2022.
Skolimowski embrasse l’absurdité de la vie à travers le chemin semé de mille embûches d’un âne attachant aux yeux doux. Nous plongeant dans une immersion sensorielle où les mots sont superflus, il imagine dans un film à la folle liberté virtuose un cinéma animiste et animaliste qui ne place plus l’homme au centre.
CRITIQUES PRESSE
C'est l'une des plus pures et plus innocentes histoires d'amour jamais racontées au cinéma. Un âne sentimental dans les pas de Bresson, de Stevenson, de la comtesse de Ségur et de Gainsbourg. Un Skolimowski fantastique.
C’est à la fois vivifiant et perturbant de constater que le seul film en compétition cannoise 2022 qui fasse une proposition de cinéma vraiment nouvelle, forme et fond, est l’oeuvre d’un maestro de 84 ans. (...) Skolimowski suit un héros exploité de toutes parts, impuissant et avec lequel personne n’essaie plus de dialoguer – ce que son prénom onomatopéique suggère se retrouve dans la manière dont le tintamarre humain, hurlant et cognant, métallique, motorisé, bien rendu par un design sonore formidable, couvre le souffle de l’âne.
Une expérience cinématographique sensible et essentielle à découvrir ce mercredi dans les salles.
Des images inédites habitent ce film OVNI, où la surprise et la beauté sont dans chaque plan, sur une bande-son et une musique magnifiques.
À la fois odyssée exaltante aux dimensions homériques, poème visuel au spleen omniprésent et fable animiste, EO demeure surtout un objet de cinéma d'une beauté absolue, aux multiples niveaux de lecture et à la richesse insoupçonnée.
Superbe film que cette fable signée Jerzy Skolimowski, qui rend hommage au chef-d’œuvre de Robert Bresson, Au hasard Balthazar, tout en s’en éloignant.
Le grand cinéaste Jerzy Skolimowski – prix du Jury du Festival de Cannes – dresse le portrait de l’humanité à travers les yeux d’un âne. Somptueux.
Fidèle à sa réputation dans nos civilisations occidentales, EO s’entête à vivre, choisit sans cesse sa liberté, saute toutes les clôtures, s’enfuit dans ses rêves dont le filtre rouge attise toutes les fantaisies.
EO peut dérouter mais il faut vraiment tenter cette expérience cinématographique audacieuse.
Un conte bouleversant.